L’heure de la retraite a sonné. Les discussions avec de potentiels « repreneurs » du site n’ont pas abouti. Nous voulions conserver la ligne qui a toujours été celle de ce site. Le moment est donc venu de mettre un terme à cette formidable aventure née en avril 2006 avec la signature du fameux protocole. Un protocole qui, malgré ses toutes petites avancées, a fait plus de tort que de bien car il a laissé le dossier de la direction dans un état inachevé durant de longues années. Gouvernements et syndicats pouvaient dire qu’ils avaient « réglé » le problème de la direction d’école en mettant fin à une très longue grève administrative…
Après avoir beaucoup « patiné » de 2012 à 2014, le dossier a été réouvert. Beaucoup de collègues ont repris espoir. Très rapidement, sur ce site, nous avons fait part de notre scepticisme devant la tournure prise par les différentes phases des discussions et leur enlisement programmé. Nos doutes de voir enfin de réelles solutions apportées ont été renforcés lors des premiers et maigres résultats dévoilés.
Nous n’avons cessé de pointer l’indigence des textes relatifs à la direction d’école. Nous avons toujours affirmé que le « référentiel-métier » ne contribuerait nullement à transformer la fonction de directeur d’école. Nous l’avons dit dès sa sortie : il n’est rien d’autre que l’actualisation du décret de 1989. En ce sens, il ne pouvait, ne peut et ne pourra jamais être autre chose qu’un catalogue de missions et n’apporte, de fait, aucun changement d’ordre statutaire.
Le 27 janvier 2015, dans l’article intitulé « illusions… désillusions… », nous comparions les deux textes pour en montrer le caractère similaire et nous écrivions :
« Ainsi, ce nouveau texte n'abroge pas le décret de 1989. Il ne fait que l'adapter aux évolutions de l'école intervenues ces 25 dernières années.
Dans son préambule, il est ainsi mentionné : "Dans le cadre de ce décret, le présent « référentiel métier » précise les missions des directeurs d'école afin de prendre en compte les enjeux croissants de la fonction de direction dans l'école primaire."
Nous restons donc "dans le cadre du décret de 1989" et dans "la fonction de direction"... Autant dire que l'évolution et la reconnaissance tant réclamées restent très limitées. »
Ce « référentiel-métier » donne l’illusion d’être un nouveau texte. Mais il n’apporte rien de plus que le décret de 89. En aucune façon, il ne peut être considéré comme étant un texte opposable vu qu’il ne comporte aucune contrainte pour l’administration.
Les discussions sur « la simplification des tâches » ne cessent, elles-aussi, de s’embourber dans les méandres du système administratif. Force est de constater que les tâches exigées des directeurs d’école n’ont jamais été aussi nombreuses et lourdes que depuis qu’il est prévu de les réduire. Même là où l’avancement des travaux est le plus engagé, les tâches n’ont pas diminué de manière significative.
La mise en place du « Graf » devient l’arlésienne de la législature et tourne à la grosse farce…
Nous l’avons toujours dit ici, dans ces colonnes, la reconnaissance véritable et définitive du directeur d’école passe inévitablement par un double statut : celui de l’école transformée en l’établissement local d’enseignement et celui de son directeur reconnu chef d’établissement. Des mesures transitoires devront sans aucun doute être prises pour regrouper les petites structures trop nombreuses sur le territoire. Mais point de salut pour les directeurs hors ce double statut. Le directeur d’école devenu chef d’établissement devra alors être reversé dans le corps des personnels de direction.
On le sait, par manque de volonté et de courage, les différents ministres s’appuient sur le refus des syndicats de voir des « p’tits chefs » à la tête des écoles. Prétexte idéal pour ne rien transformer et ne pas s’attaquer aux vrais problèmes. Tous les ministres savent que les syndicats enseignants ne représentent qu’une poignée d’apparatchiks qui entretiennent un semblant d’armée avec une poignée de retraités qui continuent de verser leur obole et des jeunes enseignants qui croient avoir besoin de leurs services pour ne pas être nommés ou mutés trop loin de leur domicile… Jeunes enseignants qui mettent fin à leur adhésion dès qu’ils ont un poste correct.
Les gouvernements le savent si bien qu’ils sont parfois capables de prendre des mesures allant à l’encontre des exigences syndicales.
Hélas pour les directeurs d’école actuellement en fonction, la volonté gouvernementale de les sortir de l’ornière n’est pas perceptible pour le moment. Depuis la signature du protocole en 2006, les espoirs se reportent toujours sur la prochaine élection présidentielle… 2007… 2012… Espoirs toujours déçus… Alors, le changement c’est pour 2017 ?
Pourtant, l’espoir ne doit pas s’éteindre. Les directeurs d’école actuellement en fonction doivent continuer d’y croire. Pour ce faire, il leur faut d’abord compter sur eux-mêmes et manifester ardemment leur désir de reconnaissance statutaire. L’école ne progressera pas sans eux.
En outre, ils possèdent un atout formidable : le GDiD. Grâce au travail acharné de ceux qui l’animent, le GDiD est une structure reconnue qui a su se faire entendre et respecter tant de l’administration ministérielle que des syndicats enseignants. Par la détermination de ses dirigeants, le GDiD deviendra de plus en plus incontournable dans les négociations avec le ministère. A la condition d’être soutenu par une majorité de directeurs, il peut faire bouger les lignes tant au ministère que dans les organisations syndicales.
Au cours de ces 9 années d’existence du site « Directeurs en lutte », ce sont plus de 540 articles accompagnés de milliers de commentaires qui ont été publiés. Nous nous sommes toujours efforcés d’apporter le maximum de rigueur dans nos informations. Par respect de nos lecteurs, nous avons toujours tenté de leur offrir des textes argumentés et sérieux et si possible clairs, soignés et bien écrits pour rendre leur lecture aisée et agréable.
Aujourd’hui, ce n’est pas sans une certaine émotion que le site « Directeurs en lutte » remercie de leur confiance ses 1347 abonnés et les milliers de lecteurs réguliers qui l’ont suivi depuis 2006.
Bonne chance, courage et bon vent à tous.
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