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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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11 octobre 2015 7 11 /10 /octobre /2015 18:12
« Directeurs en lutte » tire sa révérence…

L’heure de la retraite a sonné. Les discussions avec de potentiels « repreneurs » du site n’ont pas abouti. Nous voulions conserver la ligne qui a toujours été celle de ce site. Le moment est donc venu de mettre un terme à cette formidable aventure née en avril 2006 avec la signature du fameux protocole. Un protocole qui, malgré ses toutes petites avancées, a fait plus de tort que de bien car il a laissé le dossier de la direction dans un état inachevé durant de longues années. Gouvernements et syndicats pouvaient dire qu’ils avaient « réglé » le problème de la direction d’école en mettant fin à une très longue grève administrative…

Après avoir beaucoup « patiné » de 2012 à 2014, le dossier a été réouvert. Beaucoup de collègues ont repris espoir. Très rapidement, sur ce site, nous avons fait part de notre scepticisme devant la tournure prise par les différentes phases des discussions et leur enlisement programmé. Nos doutes de voir enfin de réelles solutions apportées ont été renforcés lors des premiers et maigres résultats dévoilés.

 

Nous n’avons cessé de pointer l’indigence des textes relatifs à la direction d’école. Nous avons toujours affirmé que le « référentiel-métier » ne contribuerait nullement à transformer la fonction de directeur d’école. Nous l’avons dit dès sa sortie : il n’est rien d’autre que l’actualisation du décret de 1989. En ce sens, il ne pouvait, ne peut et ne pourra jamais être autre chose qu’un catalogue de missions et n’apporte, de fait, aucun changement d’ordre statutaire.

 

Le 27 janvier 2015, dans l’article intitulé « illusions… désillusions… », nous comparions les deux textes pour en montrer le caractère similaire et nous écrivions :

 

« Ainsi, ce nouveau texte n'abroge pas le décret de 1989. Il ne fait que l'adapter aux évolutions de l'école intervenues ces 25 dernières années.    

Dans son préambule, il est ainsi mentionné : "Dans le cadre de ce décret, le présent « référentiel métier » précise les missions des directeurs d'école afin de prendre en compte les enjeux croissants de la fonction de direction dans l'école primaire."

Nous restons donc "dans le cadre du décret de 1989" et dans "la fonction de direction"... Autant dire que l'évolution et la reconnaissance tant réclamées restent très limitées. »

 

Ce « référentiel-métier » donne l’illusion d’être un nouveau texte. Mais il n’apporte rien de plus que le décret de 89. En aucune façon, il ne peut être considéré comme étant un texte opposable vu qu’il ne comporte aucune contrainte pour l’administration.

Les discussions sur « la simplification des tâches » ne cessent, elles-aussi, de s’embourber dans les méandres du système administratif. Force est de constater que les tâches exigées des directeurs d’école n’ont jamais été aussi nombreuses et lourdes que depuis qu’il est prévu de les réduire. Même là où l’avancement des travaux est le plus engagé, les tâches n’ont pas diminué de manière significative.

La mise en place du « Graf » devient l’arlésienne de la législature et tourne à la grosse farce…

 

Nous l’avons toujours dit ici, dans ces colonnes, la reconnaissance véritable et définitive du directeur d’école passe inévitablement par un double statut : celui de l’école transformée en l’établissement local d’enseignement et celui de son directeur reconnu chef d’établissement. Des mesures transitoires devront sans aucun doute être prises pour regrouper les petites structures trop nombreuses sur le territoire. Mais point de salut pour les directeurs hors ce double statut. Le directeur d’école devenu chef d’établissement devra alors être reversé dans le corps des personnels de direction.

 

On le sait, par manque de volonté et de courage, les différents ministres s’appuient sur le refus des syndicats de voir des « p’tits chefs » à la tête des écoles. Prétexte idéal pour ne rien transformer et ne pas s’attaquer aux vrais problèmes. Tous les ministres savent que les syndicats enseignants ne représentent qu’une poignée d’apparatchiks qui entretiennent un semblant d’armée avec une poignée de retraités qui continuent de verser leur obole et des jeunes enseignants qui croient avoir besoin de leurs services pour ne pas être nommés ou mutés trop loin de leur domicile… Jeunes enseignants qui mettent fin à leur adhésion dès qu’ils ont un poste correct.

Les gouvernements le savent si bien qu’ils sont parfois capables de prendre des mesures allant à l’encontre des exigences syndicales.

 

Hélas pour les directeurs d’école actuellement en fonction, la volonté gouvernementale de les sortir de l’ornière n’est pas perceptible pour le moment. Depuis la signature du protocole en 2006, les espoirs se reportent toujours sur la prochaine élection présidentielle… 2007… 2012… Espoirs toujours déçus… Alors, le changement c’est pour 2017 ?

 

Pourtant, l’espoir ne doit pas s’éteindre. Les directeurs d’école actuellement en fonction doivent continuer d’y croire. Pour ce faire, il leur faut d’abord compter sur eux-mêmes et manifester ardemment leur désir de reconnaissance statutaire. L’école ne progressera pas sans eux.

En outre, ils possèdent un atout formidable : le GDiD. Grâce au travail acharné de ceux qui l’animent, le GDiD est une structure reconnue qui a su se faire entendre et respecter tant de l’administration ministérielle que des syndicats enseignants. Par la détermination de ses dirigeants, le GDiD deviendra de plus en plus incontournable dans les négociations avec le ministère. A la condition d’être soutenu par une majorité de directeurs, il peut faire bouger les lignes tant au ministère que dans les organisations syndicales.

 

Au cours de ces 9 années d’existence du site « Directeurs en lutte », ce sont plus de 540 articles accompagnés de milliers de commentaires qui ont été publiés. Nous nous sommes toujours efforcés d’apporter le maximum de rigueur dans nos informations. Par respect de nos lecteurs, nous avons toujours tenté de leur offrir des textes argumentés et sérieux et si possible clairs, soignés et bien écrits pour rendre leur lecture aisée et agréable.

 

Aujourd’hui, ce n’est pas sans une certaine émotion que le site « Directeurs en lutte » remercie de leur confiance ses 1347 abonnés et les milliers de lecteurs réguliers qui l’ont suivi depuis 2006.

Bonne chance, courage et bon vent à tous.

 

Attention au changement d’adresse du site :

http://directeurenlutte.over-blog.com

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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 16:55
Education : la détermination sélective du gouvernement

La publication au Journal Officiel du décret portant réforme du collège a surpris tout le monde : enseignants, syndicats, parents, politiques, médias... En effet, le gouvernement a choisi de publier ce décret le mardi 19 mai, jour de grève à l'initiative de sept syndicats d’enseignants. C'est au moment précis où des manifestations arpentaient les rues des grandes villes que le Premier Ministre et les ministres concernés apposaient leur signature au bas du décret. Une véritable provocation pour la communauté éducative d'autant plus inattendue que la ministre de l'Education venait d'annoncer qu'elle était "ouverte à la discussion".

 

Il est vrai que la réforme du collège était prévue dans la loi sur l'école de 2013 et n'avait donc pas besoin de passer devant les parlementaires. Il est tout aussi exact que les textes publiés mercredi avaient reçu un avis positif du Conseil supérieur de l'Education, il y a cinq semaines. Cependant, face à la contestation généralisée, des possibilités d'amendements et d'aménagements apparaissaient possibles. Or, c'est le moment précis qu'ont choisi François Hollande et Manuel Valls pour faire passer dans la précipitation le décret et l'arrêté concernant la réforme du collège. "Provocation", "coup de force", "passage en force"... les opposants au texte n'avaient pas de mots assez durs pour qualifier l'opération.

Pour le magistrat honoraire Philippe Bilger, " ce passage en force signe en réalité un coup de force légal contre une certaine conception de la République irréprochable, contre une certaine vision d'une démocratie exemplaire."

 

"Oui, nous voulons réformer, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé, avec le chef de l'État et avec la ministre de l'Éducation nationale, de publier ce décret, car il faut aller vite, il faut former les enseignants pour préparer la rentrée 2016", a déclaré le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Il faut avancer parce que c'est utile. Ce gouvernement est déterminé à réformer, nous continuerons, sur ce sujet-là et sur tous les autres parce que c'est l'intérêt des Français", a répondu Manuel Valls au président du groupe UMP qui lui demandait d'abroger le décret.

 

Certes, il faut aller vite. Mais ne faudrait-il pas commencer par réformer véritablement le fonctionnement de l'école primaire ? La comparaison dans le temps du niveau des élèves en fin de CM2 fait apparaître que les performances des plus faibles en français et en mathématiques déclinent depuis trente ans. Changements de ministres, de programmes, d'orientations pédagogiques : rien n'y a fait. Les enquêtes internationales continuent de nous livrer des résultats de plus en plus catastrophiques. Les rapports alarmistes s'entassent rue de Grenelle. Les "remèdes" se trouvent sur les rayonnages poussiéreux des armoires du ministère. Nombreux sont les politiques ou experts qui ont, en outre, souligné l'importance de la gouvernance de l'école. Tous les ministres ont fait semblant d'acquiescer. Aucun n'a eu le courage de s'atteler à la tâche.

 

Les événements récents nous montrent que plus qu'un manque de courage, il s'agit, en fait, d'une absence de volonté de réformer la gouvernance de l'école. Certes, aucun syndicat du premier degré ne souhaite réellement accorder une reconnaissance statutaire au directeur d'école. Le SNUipp en faisait même un casus belli.

L'argument des ministres de l'Education nationale : "les syndicats y sont opposés" ne tient plus. Le passage en force pour publier le décret portant la réforme du collège, le jour même d'une grève et de manifestations, face à la quasi totalité des syndicats, de l'opposition politique... nous indique que le gouvernement est capable d'action virile quand il le juge utile.

A contrario, l'extrême lenteur à publier les textes régissant l'évolution du "métier" de directeur d'école montre le peu d'empressement du gouvernement dans ce domaine précis. Combien de mois nécessaires pour rédiger un "référentiel-métier" si peu engageant ? Combien de mois encore pour mettre en place le GRAF ?

L'absence de volonté d'aboutir à une véritable reconnaissance du directeur d'école est manifeste. Telle est la leçon indirecte de la publication du décret sur la réforme du collège...

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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 17:33
Evolution du métier de directeur d’école : calme plat, rien à l’horizon…

Dans les discussions entre directeurs au hasard de réunions ou animations pédagogiques, plus personne ne parle de l’évolution du métier, du référentiel métier ou autres joyeusetés de ce genre… Chacun a admis que le changement espéré n’était qu’un leurre, un rêve ou une promesse à ranger au rayon des oubliettes.

Le travail des directeurs n’a nullement été facilité. Les demandes qui leur sont adressées sont de plus en plus nombreuses, le temps nécessaire à y répondre ne fait que croître et les tâches qui incombent aux directeurs de plus en plus prégnantes et chronophages. De surcroît, l’autoritarisme de la hiérarchie intermédiaire ne cesse de se renforcer. Jamais l’usure des directeurs n’a été aussi importante et leur découragement aussi fort.

 

Pierre Frackowiak dépeint ainsi la réalité du « changement » qui affecte le travail du directeur :

 

« Être directeur d’école a longtemps consisté à être un collègue parmi ses camarades, chargé de la vie administrative et pédagogique de l’école. Le directeur était responsable du lien entre l’école et ses partenaires, les parents, la hiérarchie de l’Education Nationale, la municipalité. Il disposait d’une liberté d’initiative certaine si l’école « tournait » et l’information circulait. Désormais, plus rien n’est comme avant. Le projet Référentiel métier des directeurs d’école primaire détaille les tâches multiples du directeur. Lisse, presque neutre, ce répertoire énumère la liste accablante des responsabilités du directeur comme si elle avait pour mission de décourager les meilleures volontés à s’engager dans ce sacerdoce. Comme si son objectif était d’amener à la conclusion que la fonction est devenue impossible dans un esprit de solidarité entre collègues unis sur un pied d’égalité et travaillant ensemble dans l’école pour le bien des enfants. Le pendant technologique de cette métamorphose professionnelle prend forme dans une bureautique bureaucratique kafkaïenne. La paperasse est virtualisée. Les archives sont essentiellement stockées sur disque dur. Les armoires débordant de BO poussiéreux ont cédé la place à l’ordinateur. Quelques archaïsmes persistent et surchargent le directeur d’un double travail comme la saisie des effectifs sur Base-élèves et la survivance du Registre-matricule. C’est tant mieux pour les anciens élèves en quête de certificat de scolarité car la mémoire informatique est aléatoire et ne peut se substituer complètement à la trace manuscrite. Clavier et écran trônent sur le bureau du directeur. La saisie de données à toujours une nouvelle excroissance. Base-élèves, évaluations CE-CM, B2I, Anglais, l’APER, le Projet d’école et ses avenants, les fiches-action, la sécurité, l’absentéisme, le signalement d’absences d’enseignants, et depuis peu, une partie de la formation continue par FOAD... La connexion Internet soumet chaque école, sur tout le territoire, à un contrôle permanent par l’administration, la hiérarchie. Pas à pas, les actes du directeur sont suivis par web-surveillance. Apparemment personne ne s’intéresse à ces faits incontestables et la gauche au pouvoir n’a rien fait pour changer les choses. Continuité assurée et même aggravée. Comment peut-on créer et entretenir un travail d’équipe, un climat d’école chaleureux dans un tel contexte ? De la souffrance ajoutée à la souffrance n’a jamais donné du bonheur. »

 

Et ce n’est pas la réponse ministérielle datée du 20 avril en réponse à l’interrogation du SNUipp qui risque de changer fondamentalement la donne…

« La tenue des groupes de travail initialement prévus entre novembre 2014 et mai 2015 a pu être perturbée par l’actualité très chargée de ces dernières semaines. Mais sachez que la volonté de simplification administrative pour faciliter les tâches des directeurs d’école reste l’une de mes priorités…

Je rappellerai lors de la prochaine réunion de recteurs d’académie l’importance de la tenue de ces groupes de travail au niveau départemental, afin que dès la rentrée 2015 un protocole simplifié leur soit proposé dans chaque académie.

Ces protocoles viendront compléter l’ensemble des mesures déjà engagées au niveau national qui concourent à la simplification du travail administratif et au renforcement de l’aide à la direction… Plus de 15 000 contrats sont actuellement affectés dans les écoles. Le guide pratique pour la direction de l’école primaire est disponible et constitue un ensemble de ressources en particulier en matière juridique. Enfin, les directeurs d’école pourront dès la rentrée prochaine bénéficier d’une aide de proximité des services académiques avec une assistance juridique de premier niveau organisée dans chaque académie… »

 

Faut-il donc méconnaître à ce point la réalité du travail du directeur d’école pour imaginer que de telles mesures vont améliorer son quotidien et l’aider à retrouver l’enthousiasme, l’envie, la force et le courage indispensables à son épanouissement dans sa fonction ! D’autant que la simplification administrative est une affaire engagée depuis plus de 25 ans par tous les gouvernements et que chacun peut constater qu’il y a loin des paroles aux actes…

 

Le référentiel métier a parfois été présenté comme un texte opposable. Opposable à qui ? Opposable à quoi ? « Lisse, presque neutre », comme le dit Pierre Frackowiak, il n’est rien d’autre qu’un « répertoire qui énumère la liste accablante des responsabilités du directeur comme si elle avait pour mission de décourager les meilleures volontés à s’engager dans ce sacerdoce ».

La simplification de Base-élèves est la bienvenue. Certes, elle permet maintenant d’imprimer diverses listes… La belle affaire ! Mais peut-elle être considérée comme une avancée majeure ?

 

Bref ! Au rythme des « avancées », 2006 puis 2014, bon nombre de directeurs se seront épuisés dans leur « fonction » avant qu’une véritable reconnaissance statutaire et une vraie revalorisation indiciaire ne leur soient accordées.

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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 14:14

   

Depuis le temps qu'on nous annonçait des textes sur le métier de directeur d'école... A vrai dire, on les attendait sans les attendre... en tout cas, sans illusions. Sans illusions depuis la formation du premier gouvernement de François Hollande. Dès sa nomination, le 11 juillet 2012, devant la commission des affaires culturelles, en réponse au député UMP Frédéric Reiss qui lui demandait s'il allait accorder un statut aux directeurs d'école, Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, avait été clair : "la question des directeurs d’école reviendra sans cesse. Il y a beaucoup d’écoles en France. Nous n’avons pas aujourd’hui la possibilité de donner ce statut."  

Le ministère a ensuite engagé des discussions à n'en plus finir pour aboutir, le 11 décembre 2014, à la publication au bulletin officiel de ce référentiel-métier dont on se demande encore pourquoi il fut si long à rédiger. Ce bulletin officiel spécial n° 7 du 11 décembre 2014 nous délivre le fameux référentiel-métier et un texte sur la formation du directeur d'école. Dont acte.   

Comme indiqué dans son préambule, le référentiel-métier précise "les attributions du directeur d'école dans les trois domaines de responsabilité que lui confère la réglementation en vigueur, notamment les articles 2 à 4 du décret n° 89-122 du 24 février 1989 : le pilotage pédagogique, le bon fonctionnement de l'école et les relations avec les partenaires."

 

Ainsi, ce nouveau texte n'abroge pas le décret de 1989. Il ne fait que l'adapter aux évolutions de l'école intervenues ces 25 dernières années.    

Dans son préambule, il est ainsi mentionné : "Dans le cadre de ce décret, le présent « référentiel métier » précise les missions des directeurs d'école afin de prendre en compte les enjeux croissants de la fonction de direction dans l'école primaire."

Nous restons donc "dans le cadre du décret de 1989" et dans "la fonction de direction"... Autant dire que l'évolution et la reconnaissance tant réclamées restent très limitées.

 

Pour s'en convaincre, il suffit de comparer les deux textes, de mettre face à face le décret de 89 et le référentiel-métier de 2014. Les phrases sont les mêmes.

   

Quelques exemples...

Fonctionnement de l'école - activités propres au directeur d'école

 

- Il procède à l'admission des élèves sur production du certificat d'inscription délivré par le maire. (1989)    

- Le directeur procède à l'admission des élèves inscrits par le maire ; il  déclare au maire les enfants qui fréquentent l'école. (2014)

 

- Il prend toute disposition utile pour que l'école assure sa fonction de service public. À cette fin, il organise l'accueil et la surveillance des élèves et le dialogue avec leurs familles. (1989)    

- le directeur organise l'accueil et la surveillance des élèves. (2014)

 

- Il répartit les élèves entre les classes et les groupes, après avis du conseil des maîtres. Il répartit les moyens d'enseignement. Après avis du conseil des maîtres, il arrête le service des instituteurs (1989)    

- Après avis du conseil des maîtres, le directeur répartit les élèves en classes et groupes et arrête le service de tous les enseignants nommés à l'école. (2014)

 

- Il organise le travail des personnels communaux en service à l'école qui, pendant leur service dans les locaux scolaires, sont placés sous son autorité. (1989)    

- Le directeur organise le service et contrôle l'activité des personnels territoriaux, pendant leur temps de service à l'école, ainsi que des personnels contractuels affectés à l'école (2014)

 

- Le directeur d'école assure la coordination nécessaire entre les maîtres et anime l'équipe pédagogique. Il réunit en tant que de besoin l'équipe éducative prévue à l'article 19 du décret du 28 décembre 1976 susvisé. (1989)    

- Le directeur d'école assure la coordination nécessaire entre les enseignants de l'école ou ceux qui sont amenés à les remplacer ainsi qu'avec tous ceux qui sont amenés à y intervenir. (2014)


- Il veille à la diffusion auprès des maîtres de l'école des instructions et programmes officiels. (1989)    

- Le directeur d'école veille à la diffusion auprès des maîtres de l'école des instructions et programmes officiels, et des documents d'accompagnement pour la mise en œuvre du socle commun de connaissances de compétences et de culture. (2014)

 

- Il prend part aux actions destinées à assurer la continuité de la formation des élèves entre l'école maternelle et l'école élémentaire et entre l'école et le collège. (1989)    

- Le directeur impulse, aussi bien entre les cycles du premier degré qu'avec le collège, les liaisons nécessaires à la continuité des apprentissages ; il assure la participation de l'école aux actions de coopération et aux projets pédagogiques communs émanant du conseil école-collège. (2014)

 

- Le directeur d'école est l'interlocuteur des autorités locales. Il veille à la qualité des relations de l'école avec les parents d'élèves, le monde économique et les associations culturelles et sportives.(1989)    

- Le directeur est l'interlocuteur de la commune ou de l'EPCI éventuellement compétent pour son école. Il veille à la qualité des relations de l'école avec les parents d'élèves et avec l'ensemble des partenaires de l'action éducatrice. (2014)

 

...etc. ...etc.

 

Bref, rien de vraiment original dans ce référentiel-métier par rapport au décret de 1989. Les seules nouveautés concernent l'intégration dans le texte des dispositifs qui sont apparus ces 25 dernières années. Ainsi est-il fait allusion aux PPRE, PEDT, CUCS, ZSP, EPCI, AESH... Le référentiel-métier n'est rien d'autre que le décret de 1989 réactualisé pour prendre en compte les évolutions de l'école durant ce quart de siècle.

   

Certes, le texte peut donner l'illusion de la modernité car ses auteurs ont su le réécrire avec des mots à la mode : animation, impulsion, pilotage. Mais derrière ces mots qui n'étaient pas dans le langage courant des années 80, rien de révolutionnaire...

 

Ainsi sous le vocable "animation", on retrouve les mêmes phrases que dans le décret de 89 : le directeur d'école assure la coordination... préside le conseil des maîtres... établit le relevé de conclusions et le transmet à l'IEN...
   

Le terme "impulsion" rappelle les devoirs du directeur qui veille à la diffusion des instructions et programmes... veille au dispositif de soutien... assure les liaisons nécessaires à la continuité des apprentissages...

 

Quant au mot "pilotage", il rappelle que le directeur d'école coordonne l'élaboration du projet d'école... en assure le suivi... sensibilise l'équipe pédagogique à la qualité du climat scolaire...

   

" animation, impulsion, pilotage " Trois mots creux et vides de sens...

   

Le second volet du BO n° 7 du 11 décembre 2014 est relatif à la formation du directeur d'école. Comme pour le texte précédent, ce qu'il convient d'en retenir c'est davantage les précisions que la nouveauté. Là aussi, il s'agit d'adapter le texte à l'évolution du métier depuis 25 ans.

 

- Tout directeur d'école nouvellement nommé doit suivre une formation préalable à sa prise de fonction. Les modalités d'organisation de cette formation sont fixées par arrêté du ministre chargé de l'éducation nationale. (1989)
- La durée de la formation préalable à la prise de fonctions qui est suivie par les directeurs d'école conformément à l'article 5 du décret du 24 février 1989 susvisé est de trois semaines.(2014)   

 

- Il peut participer à la formation des futurs directeurs d'école. (1989)    

- Les directeurs d'écoles nouvellement nommés bénéficient d'un tutorat, assuré par un directeur d'école expérimenté, et rémunéré pour cette fonction. (2014)

   

A situation plus complexe, formation plus adaptée. Tel est l'objet du texte de 2014.

   

Que retiendront les directeurs d'école actuellement en fonction de l'ensemble des textes ? Essentiellement l'augmentation des décharges d'enseignement, l'allègement partiel ou l'exonération des APC. Ils apprécieront aussi le relèvement des indemnités pour certains d'entre eux, le passage facilité à la hors classe et la possibilité d'intégration dans un GRAF.
Mais hormis ces avancées matérielles et financières non négligeables, aucun directeur ne pourra se féliciter d'être mieux reconnu statutairement par les enseignants de son école, les parents d'élèves, sa hiérarchie ou ses interlocuteurs habituels.

Il faut d'ailleurs noter qu'aucun syndicat, parmi même les plus hostiles au statut de directeur, ne s'est offusqué de la parution du référentiel-métier. La plupart des organisations syndicales ne l'ont quasiment pas évoqué lors de l'édition du BO spécial. Signe de l'indifférence d'un texte qui ne pouvait les déranger.

Les directeurs, principaux intéressés, ont superbement ignoré ou snobé ce nouveau texte dont ils savent bien qu'il n'est pas de nature à améliorer en quoi que ce soit leur métier. Ils savent aussi que le couvercle vient d'être refermé, et pour longtemps, sur leur principale revendication clairement exprimée en 2006 par 93% d'entre eux : l'obtention d'un statut

Rappelons-nous que l'objectif premier de toute réforme visant à reconnaître l'école et son directeur est d'abord d'améliorer le fonctionnement de l'école primaire pour assurer de meilleurs résultats aux élèves qui la fréquentent... Qui peut croire que ces textes y contribueront quelque peu ?      

 

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 18:53

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La circulaire arrive au moment où on l’attendait le moins… Le « protocole de simplification des tâches » du directeur d’école est publié au BOEN du 6 novembre 2014.  

La priorité donnée à l'enseignement primaire dans la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République et les évolutions qu'elle induit supposent un accompagnement particulier des directeurs d'école, directement concernés et fortement sollicités par de multiples interlocuteurs. 
 

Afin de prendre en compte l'incidence de ces évolutions sur la fonction de directeur d'école, le groupe métier « directeur d'école » a proposé 5 engagements principaux :  

- l'élaboration d'un référentiel-métier pour faire évoluer le recrutement et l'affectation ;

- la simplification des tâches : le développement de l'aide à la direction d'école, la mise en place de protocoles de simplification, et l'élaboration d'un guide juridique ;

- l'évolution de la formation ;

- l'amélioration des conditions d'exercice (redéfinition des décharges) ;

- l'amélioration des perspectives de carrière.

 

Deux principaux objectifs d'amélioration sont définis :

- l'amélioration des ressources juridiques et administratives mises à la disposition des directeurs ;

- l'amélioration des outils de gestion et de communication de l'école.

 

1°) L'amélioration des ressources juridiques et administratives mises à la disposition des directeurs d'école

Un « guide pratique pour la direction d'école » traitant de l'ensemble des questions liées au positionnement de l'école primaire dans l'éducation nationale, à la vie de l'école, à la place des élèves et des parents, au fonctionnement de l'école et aux relations avec les collectivités territoriales et les partenaires de l'école est mis à disposition des directeurs à partir de la rentrée 2014, à l'aide d'un support en ligne et d'Éduscol.

Il est conçu pour rassembler, à terme, tous les liens utiles à l'information complète de ses utilisateurs et sera régulièrement actualisé. 

 

2°) L'amélioration des outils de gestion et de communication

Une nouvelle version de BE1d a été mise à la disposition des écoles pour la rentrée 2014.

Cette application BE1d fera l'objet d'une refonte ergonomique destinée à rendre son utilisation plus fluide. De nouvelles fonctionnalités telles que l'édition de documents-types ou la dématérialisation de procédures papier, seront étudiées prioritairement. En outre, afin de limiter au maximum le recours aux enquêtes, une réflexion sera conduite sur l'optimisation de la fonction de pilotage offerte par cette base à tous les responsables de l'école primaire.
Les améliorations de BE1d doivent aussi porter sur la simplification de ses interfaces avec les outils de gestion utilisés par les communes, afin d'optimiser le potentiel de cette application et de limiter les  sollicitations faites aux directeurs d'école.

L'application Affelnet 6e sera également revue pour réduire le volume des saisies effectuées dans les écoles et, progressivement à partir de la rentrée 2015 et pour la rentrée 2016, rationaliser les échanges d'information avec les parents concernant les procédures d'affectation en collège, et en particulier l'expression des vœux des familles.

L'application Ececa (élection conseil d'école, conseil d'administration) est déployée au profit des directeurs d'école et des directions des services départementaux de l'éducation nationale (DSDEN) pour les élections des représentants de parents d'élèves. Elle permet d'en saisir directement les résultats pour computation automatique et transmission aux services des DSDEN. La dématérialisation des échanges d'informations sur les résultats des élections simplifie la tâche des directeurs d'école qui n'ont pas à transmettre d'autres informations que celles qu'ils transmettaient chaque année par des documents écrits (le nombre d'inscrits, le nombre de votants, le nombre de bulletins blancs ou nuls, le nombre de suffrages exprimés, le nombre de sièges à pourvoir, le nombre de suffrages obtenus par liste). L'application prévoit un contrôle automatique de la cohérence des données saisies (nombre d'inscrits, nombre de votants, nombre de voix par liste) et les directeurs d'école n'ont plus à effectuer le calcul du quotient électoral et de la répartition des sièges pour chaque liste de candidats.

 

Le ministère incite les académies à développer les outils de communication mis à la disposition des directeurs d'école. À titre d'exemple différentes pistes de réflexion peuvent être engagées au niveau départemental :

 - le développement et l'enrichissement des espaces de circonscription 1er degré dans les intranets académiques (cf. supra, ces espaces pourraient prévoir un accès à la totalité des informations et outils utiles aux directeurs) ;

- les modes de communication entre la direction des services départementaux, les circonscriptions et les directeurs d'école ;

- le renforcement de la formation et de l'information des personnels des circonscriptions et des services académiques pour l'utilisation des données existantes dans BE1d et Décibel, sans demande ou enquête complémentaire auprès des écoles ;

- la simplification des sollicitations des directeurs s'agissant des procédures de sécurité et de prévention des risques (PPMS et DUERP) ;

- le renforcement des modalités de conseil et d'échange entre pairs ;

- la relance des projets d'école, qui accompagnera la diffusion des nouveaux programmes de l'école primaire, devra pouvoir s'appuyer sur les informations disponibles et respecter ces principes de simplification.

 

Cela faisait longtemps qu’une circulaire n’avait été présentée comme une véritable amélioration du travail des directeurs… Celle-ci nous propose une simplification dans plusieurs domaines, tous liés à l’utilisation de l’informatique.
 

Quels sont donc les véritables apports de cette circulaire ?

Nous voilà sauvés sur le plan des ressources juridiques et administratives avec la mise à disposition  d’un « guide pratique pour la direction d’école »… Mais ce guide  n’est rien d’autre qu’un vadémécum rénové. Certes, il est accessible en ligne et c’est là toute son originalité. Mais est-ce réellement cet outil qui va améliorer le travail des directeurs d’école ?

Autre nouveauté annoncée : une nouvelle version de BE1d… Certes, BE1d est une base de données devenue plus conviviale qui permet d’éditer nombre de listes et documents administratifs. Mais c’est un logiciel qui apparaît toujours comme le résultat d’un « bidouillage maison », peu intuitif et qui n’offre pas les qualités d’un véritable produit professionnel.

Est-ce cet outil amélioré qui va changer la vie des directeurs d’école ?
 

Affelnet subira également un choc de simplification… Très bien. Mais n’oublions pas que l’application Affelnet n’est rien d’autre qu’un outil imposé aux directeurs d’école pour réaliser le travail autrefois dévolu aux IEN et principaux de collège.
Simplifier une tâche supplémentaire, est-ce apporter un amélioration significative et suffisante dans le travail des directeurs ?

 

Quant à l’application Ececa (élection conseil d'école, conseil d'administration), autre nouveauté censée aider les directeurs, elle est tout simplement un outil essentiellement « déployé au profit des… DSDEN ». En effet, au lieu de prendre son stylo pour remplir le PV de l’élection, les directeurs seront devant leur clavier… Les rédacteurs de cette circulaire n’ont d’ailleurs pas manqué d’humour en écrivant « la dématérialisation des échanges d'informations sur les résultats des élections simplifie la tâche des directeurs d'école qui n'ont pas à transmettre d'autres informations que celles qu'ils transmettaient chaque année par des documents écrits » et sans doute ont-ils pensé à ceux d’entre nous incapables d’effectuer un pourcentage en précisant que « les directeurs d'école n'ont plus à effectuer le calcul du quotient électoral et de la répartition des sièges pour chaque liste de candidats »…

 

Voilà donc la simplification qui allait changer le travail des directeurs ! Les propos que nous rapportions dans notre article du 21 septembre prennent toute leur saveur… « Le SE-Unsa a accueilli avec satisfaction ce processus de simplification tant attendu par les enseignants dans les écoles. C’est un signal qu’il était important de donner aux directeurs. Le SE-Unsa, porteur d'une évolution de la direction et du fonctionnement de l’école, y voit une esquisse de prise en compte des difficultés du terrain par le ministère. » On n’est pas très loin du camouflet infligé par le protocole de 2006 qui n’avait apporté que quelques miettes…


Plus important sans doute, cette circulaire recèle une information qui en dit long sur l’absence de volonté du ministère de reconnaître réellement les directeurs d’école… Le fameux « référentiel-métier » est ici présenté dans sa nudité la plus simple : «
un référentiel-métier pour faire évoluer le recrutement et l'affectation ». On est loin, très loin du « TEXTE OPPOSABLE » qu’on nous avait vendu comme ayant presque valeur de statut…

 

Décidément, après la calamiteuse réforme des rythmes scolaires vidée de tout son sens, la simplification des tâches des directeurs d’école aussi vite oubliée qu’elle est apparue, le guide pratique pour la direction d’école qui n’est rien moins qu’un vadémécum en ligne, le référentiel-métier dont l’objectif est de faire évoluer le recrutement et l’affectation… la refondation de l’Ecole de la République ne cesse de se dégonfler et de perdre de sa substance.

Si l’on ajoute à ce sombre tableau le conseil école-collège qui les a « oubliés », les directeurs d’école savent maintenant que leur reconnaissance statutaire n’est pas à l’ordre du jour… En ce qui les concerne, le slogan « le changement, c’est maintenant » pourra resservir dans quelques années…

Ce que réclament les directeurs, c'est plus une réduction qu'une simplification des tâches. Si elles apparaissent compliquées, c'est parce que les directeurs ne disposent ni du temps pour les accomplir, ni de l'autorité pour les assumer, ni de la responsabilité pour leur accorder l'importance ou la priorité qu'elles méritent.

Cette réformette de simplification ne leur permettra pas plus demain qu'hier de mener à bien leur métier dans l'intérêt de l'école et des élèves. N'était-ce pas l'objectif premier du "groupe métier directeur d'école" ? 


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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 19:19

   

 

Le 16 février, nous écrivions : « Les directeurs d’école s’impatientent : le changement tarde vraiment à venir… »

Le 29 mai, notre article s’intitulait : « Métier de directeur d’école : deux ans déjà… et aucun changement »

Quatre mois plus tard, rien de nouveau. Les mois passent, les années aussi et le changement tant espéré ne se dessine toujours pas. Certes, quelques avancées significatives ont été faites sur les décharges et les APC pour les directeurs de petites écoles. Si elles sont appréciables, si elles soulagent un tant soit peu les collègues concernés, elles ne permettront certainement pas d’améliorer les résultats des élèves.

L’Education nationale est au point mort. La refondation… Quelle refondation ? Plus personne ne croit qu’elle révolutionnera l’école.

Le conseil école/collège qui a pour objectif de renforcer la continuité pédagogique entre les premier et second degrés semble avoir pris, lui aussi, un très mauvais départ… " Si des réponses ne sont pas rapidement données et des solutions trouvées..., le conseil école-collège s’inscrira dans la suite de toutes les mesures et incitations réitérées régulièrement...sans parvenir à franchir une étape décisive" nous indique un tout récent rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale.

"Sombre pronostic", choisit de titrer le Café Pédagogique… Nul besoin d’être prophète pour deviner le sort qui sera réservé au conseil école/collège… Sa mise en place et sa coordination ont été confiées à l’IEN. Les directeurs d’école en sont exclus. Or, qui mieux que le directeur est à même de faire vivre et fonctionner cette instance ? Certainement pas l’IEN, éloigné du terrain, des enseignants et de l’école.

Oui, l’IGEN a vu juste en écrivant que « le conseil école-collège s’inscrira dans la suite de toutes les mesures et incitations réitérées régulièrement...sans parvenir à franchir une étape décisive ». Il subira le triste sort de la politique des cycles qui n’existe que sur le papier, le projet d’école ou d’établissement qualifié de « coquille vide » dans tous les rapports officiels…

Rappelons-nous que pour assurer la continuité maternelle / élémentaire, la grande section avait été incluse dans le cycle II. La voilà remisée au cycle I…

 

La simplification des tâches

 

Le 28 juin dernier, le SE-Unsa écrivait :

« Directeurs d’école : simplification des tâches en bonne voie

La simplification des tâches des directeurs, actée lors du chantier- métier « direction d’école », se concrétise.

Le SE-Unsa a participé à une réunion ministérielle sur le contenu du protocole de simplification. Ce dernier devrait prendre la forme d’une circulaire de cadrage. Les protocoles locaux devront décliner le cadre général tout en n’ignorant pas les spécificités liées aux départements eux-mêmes.

Des groupes de travail seront donc organisés dans les départements pour élaborer les protocoles locaux.

Des dispositifs de suivi verront le jour nationalement mais aussi localement de façon à s’assurer que les protocoles seront suivis d'effets partout.

Le SE-Unsa a accueilli avec satisfaction ce processus de simplification tant attendu par les enseignants dans les écoles. C’est un signal qu’il était important de donner aux directeurs. Le SE-Unsa, porteur d'une évolution de la direction et du fonctionnement de l’école, y voit une esquisse de prise en compte des difficultés du terrain par le ministère.

Les premiers points d’évolution

1/ Un vademecum du « bon fonctionnement de l’école », accessible en ligne avec des liens directs, donc évolutif.

2/ Des changements dans Base-élèves avec l’accès direct à des listes dès la rentrée 2014, le développement d’interfaces avec les communes et une communication à chaque niveau en 2015.

3/ Un développement de l’Intranet dans les circonscriptions pour réduire sensiblement l’envoi de mails

4/ Une évolution d’Affelnet pour réduire la charge de saisie incombant aux directeurs actuellement.

 

Sur la bonne voie ? disait le SE-Unsa qui ne manque pas d’humour… Plutôt par un chemin détourné, dirons-nous… Car quel directeur peut se féliciter de l’évolution de Base-élèves et d’Affelnet qui n’ont fait qu’augmenter la charge de travail des collègues. Décidément, ce syndicat « porteur d'une évolution de la direction et du fonctionnement de l’école » est bien éloigné des directeurs qu’il dit vouloir défendre…

 

Simplification (encore) pour l’élection des représentants de parents

 « Pour les élections des représentants de parents d’élèves de la rentrée 2014, la dématérialisation des échanges d’informations sur les résultats des élections simplifie la tâche des directeurs d'école qui n'auront pas à transmettre d'autres informations que celles qu'ils transmettaient chaque année par des documents écrits (le nombre d’inscrits, le nombre de votants, le nombre de bulletins blancs ou nuls, le nombre de suffrages exprimés, le nombre de sièges à pourvoir, le nombre de suffrages obtenus par liste L’application prévoit un contrôle automatique de la cohérence des données saisies (nombre d’inscrits, nombre de votants, nombre de voix par liste) et les directeurs d’école n’auront plus à effectuer le calcul du quotient électoral et de la répartition des sièges pour chaque liste de candidats. »

De qui se moque-t-on ? Le directeur fournira les mêmes informations via le Net en lieu et place d’un imprimé courrier… Gagnera-t-il du temps quand on sait combien les outils fournis par l’administration sont obsolètes, mal conçus et d’une époque révolue (Base-élèves, m@gistère…) ? Est-ce cela la simplification administrative dont se réjouit le SE-Unsa ?

Quant au vademecum, il nous était  promis pour la rentrée… Quelle rentrée ?

 

Cette rentrée aura été marquée par une charge supplémentaire avec la généralisation de la calamiteuse réforme des rythmes scolaires. Une réforme vidée de son sens dont la conséquence première est une forte augmentation des inscriptions dans les écoles privées…

 

Le « référentiel métier »

 

C’est l’arlésienne des groupes de travail sur l’évolution des métiers… Un document dont l’échéance à la préparation était fixée à juin 2014. Un texte qui existe déjà sous une forme ou une autre dans de nombreuses circonscriptions à l’initiative d’IEN zélés. C’est dire que le contenu de ce texte est connu et qu’il ne devrait donc poser aucune difficulté à être mis en place dans les meilleurs délais. Pourtant, il se fait attendre. Serait-ce lié au changement de ministre ? Qui peut croire que ce travail d’écriture occupe le ministre en personne ? D’ailleurs les membres de l’administration à qui incombe cette tâche sont restés en place et les affaires continuent…  

Mais qu’apportera ce référentiel métier aux directeurs d’école ? Une forme de reconnaissance du métier ? Oui, probablement mais a minima… En fait, les référentiels existent dans nombre de métiers. Ils recensent, décrivent et contribuent à identifier les compétences exigées, les missions confiées… Le référentiel métier de directeur ne sera-t-il pas qu’un catalogue répertoriant les missions, devoirs et droits des directeurs ? En ce cas, il n’aura pas valeur de statut professionnel.

Un statut dont ne voulait pas Vincent Peillon. Quant à Benoît Hamon, son passage éclair au ministère ne nous a pas permis de connaître ses intentions. Faut-il alors attendre cette véritable reconnaissance de Najat Vallaud- Belkacem ? Certainement pas. Sa réputation d’éviter tout mot plus haut qu’un autre vient de lui valoir le prix de la langue de bois. Ce n’est pas elle qui osera affronter les syndicats hostiles à ce statut. Et c’est bien là que réside le principal obstacle à la reconnaissance des directeurs d’école. Malgré les circonlocutions des uns et des autres, aucun des principaux syndicats ne veut vraiment voir les directeurs reconnus statutairement et encore moins installés dans un corps de direction.

Il est très probable que ce statut et le reversement dans le corps des personnels de direction nous auraient été accordés si le SNUipp et le SE y étaient favorables au point de l’exiger. Ils y seraient parvenus comme pour les psychologues scolaires qui viennent de se voir confirmer la création d’un corps spécifique…

Selon le Se-Unsa, « le cabinet vient de confirmer que le principe de la création d’un corps unique de psychologues de l’Education nationale est validé par la nouvelle ministre ».

 

Hélas, hélas, hélas… les directeurs d’école ne peuvent compter ni sur le pouvoir politique ni sur leurs syndicats. Il ne leur reste plus qu’à espérer des lendemains qui chantent… Espérer et attendre… Mais ne risquent-ils pas de se lasser et de se décourager ? 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 21:13

 

 

« Le changement, c’est maintenant ! » nous avait-on promis. C’était en mai 2012. Une éternité ! Deux ans déjà que les directeurs d’école espèrent, attendent et s’impatientent. Deux ans plus tard, ils perdent patience. Ils n’y croient plus.
Qui pourra leur faire croire qu’il faut deux ans pour écrire un « référentiel-métier » ? Son contenu est connu depuis des années. Tous les rapports et toutes les enquêtes contiennent les éléments nécessaires à la réalisation de ce document. Les armoires du ministère sont remplies de synthèses sur les missions, les tâches ou les divers aspects du métier de directeur d’école. Et pourtant, deux ans après, rien ne se concrétise.

Certes, nous dit-on, le pays a connu deux élections (municipales et européennes). Mais l’administration centrale s’arrête-t-elle de fonctionner pour autant ?
Certes, le précédent ministre Vincent Peillon a été écarté lors du remaniement du gouvernement. Mais participait-il personnellement aux travaux préparatoires du référentiel métier ?
Alors que cache ce retard incompréhensible ? Ne traduit-il pas, tout simplement, l’absence de volonté de l’Etat de réformer véritablement l’école ? 

Que retenir de ces deux années ? Rien ! Rien, si ce n’est la calamiteuse réforme des rythmes scolaires. Une réforme « dans l’intérêt des enfants », nous a-t-on répété. Alors, pourquoi ne l’a-t-on pas imposée aux établissements privés pourtant sous contrat avec l’Etat ? Peut-on considérer qu’une réforme est bonne et indispensable pour certains enfants et sans intérêt et inutile pour d’autres ? Le résultat ne s’est pas fait attendre. Les écoles privées ont maintenu le statu quo des quatre jours, ce qui leur permet, dans les zones de forte concurrence, de recueillir de plus en plus d’élèves du public dont les parents contestent les changements d’horaires. Le ministère a ainsi contribué à accentuer la concurrence déloyale au profit des écoles privées.

Autre absurdité de cette réforme : le second décret autorise de rassembler les TAP sur un après-midi. Où est l’esprit de la réforme telle que souhaitée il y a un an ? Rappelons, par exemple, que le projet de la ville de Lille avait été refusé l’an dernier à Martine Aubry au prétexte qu’elle voulait rassembler les TAP un après-midi par semaine… cette année, il sera avalisé avec la bénédiction du nouveau ministre… 

L’accouchement difficile de cette réforme des rythmes scolaires aurait-il absorbé toute l’énergie de l’administration centrale au point de n’avoir ni le temps, ni les moyens humains de préparer le fameux « référentiel-métier » ? Faut-il en rire ou en pleurer ?
Fameux référentiel-métier, peut-on dire, parce qu’il ne représentera rien moins qu’un ersatz de statut. Quelle sécurité, quelle reconnaissance, quelle amélioration… apportera-t-il aux directeurs d’école ? Il ne sera rien d’autre qu’un cadre dont les limites pourront être dépassées sans vergogne.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire les récriminations des personnels de direction du second degré et des IEN qui, pourtant eux, bénéficient d’une véritable reconnaissance de leur métier et d’un vrai statut professionnel. 

Le SNPDEN (Syndicat National des Personnels de Direction) dénonce « une inflation permanente de tâches qui porte atteinte à la qualité d’exercice des fonctions, qui ne relève pas des missions des personnels de direction et dont l’utilité, discutable, confine au harcèlement. 77% des personnels interrogés estiment qu’on leur demande d’en faire toujours plus sans vraiment comprendre pourquoi ». 

Dans un communiqué de presse intitulé « Rythmes scolaires : Passées les bornes, où sont les limites ? », le SI.EN UNSA (Syndicat des IEN) manifeste son mécontentement : « Une fois encore, nous avons été payés de mots, mais n’avons bénéficié d’aucune reconnaissance ni matérielle ni institutionnelle pour le travail accompli. Sans être taxés de vénalité, nous en avons franchement assez d’être pris pour les « pigeons » du système éducatif. Les charges de travail s’ajoutent les unes aux autres, les commandes sont formulées sur des tons souvent insupportables, avec des délais de réponse toujours plus intenables, et pourtant, nous avons continué à faire preuve d’une loyauté, d’un désintérêt et d’une souplesse adaptative dépassant certainement les bornes de l’acceptable ! »

Ce communiqué, sans qu’il soit nécessaire d’en changer une virgule, pourrait très bien s’appliquer à la situation des directeurs d’école et émaner de leurs représentants.

 

A la lecture de ces deux protestations, on mesure combien le référentiel-métier sera insuffisant pour reconnaître le métier de directeur d’école, le faciliter et surtout le changer en profondeur.
Néanmoins, ce texte est indispensable puisque c'est un premier progrès même s'il est timide. Mais nous ne pourrons nous en contenter ou nous en satisfaire. Or, chacun sait que les différents ministres ne veulent pas aller plus loin.

Non seulement, ils refusent un véritable statut mais prennent tout leur temps pour un simple référentiel-métier… En ce sens, ils affichent leur mépris des directeurs d’école.

« Le changement, c’est… »

 

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 10:52

 

Le ministre de l’éducation nationale a présenté, en conseil des ministres du 19 février 2014, une communication relative à l’évolution des missions et des métiers des personnels de l’éducation nationale.

Vincent Peillon a rappelé le « long travail de concertation avec les partenaires sociaux » pour « mieux identifier et valoriser les missions favorables à la réussite de tous les élèves : le travail en équipe, le lien avec les familles, la prise d’initiatives pédagogiques, le soutien aux projets éducatifs, le suivi personnalisé des élèves... »

Le ministre indique également que « les discussions ont permis d’aboutir, dans un premier temps, aux principales mesures concernant les métiers du premier degré (directeurs d’école, professeurs des écoles, enseignants spécialisés dont les Rased, conseillers pédagogiques...) »

Rappel des principales mesures concernant les directeurs d’école :

Missions / recrutement / affectation

Les réflexions menées ont fait ressortir deux axes : le pilotage pédagogique de l’école et l’exercice d’une véritable responsabilité.  

1 Les missions actuelles des directeurs d’école seront redéfinies dans trois rubriques :  

- Animation/pilotage/impulsion pédagogique ;

- Organisation du fonctionnement de l’école ;

- Relations avec les parents et les partenaires / l’environnement de l’école.  

Un référentielmétier sera rédigé, déclinant, pour chacune des rubriques cidessus, les activités propres au directeur d’école, les connaissances spécifiques requises et les capacités et compétences à développer par la formation.

Ce référentielmétier sera un outil pour le recrutement et la formation, ce qui amènera à réécrire la note de service du 17 mars 1997 qui sert de référence pour la formation des directeurs d’école.  

2 Ce document de référence sur les missions actuelles des directeurs d’école permettra de faire évoluer le recrutement et l’affectation 

- Intégrer dans le barème du mouvement des directeurs d’école l’ancienneté dans la fonction de directeur.

- Affecter les directeurs d’école sur la base de postes spécifiques pour les écoles les plus complexes (notamment les écoles situées dans les zones les plus difficiles), après consultation des commissions administratives paritaires départementales (CAPD).

- Prendre en compte la mission de directeur d’école dans la carrière, ce qui passera par la définition d’un protocole d’inspection spécifique. Ainsi, une partie de l’évaluation des directeurs reposera sur l’accomplissement des activités liées à la direction.  

- Valoriser l’expérience professionnelle en étudiant avec les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) la possibilité d’une validation des formations et des acquis de l’expérience de directeur d’école. Cette validation permettra d’ouvrir aux directeurs d’école des possibilités d’évolution de carrière et de mobilité. 

 

Simplification des tâches  

a – L’aide à la direction d’école

La circulaire du 19 juin 2013 a notifié la répartition académique du contingent des contrats aidés à compter du 1er septembre 2013.

Ces contrats aidés peuvent être recrutés pour l’aide administrative aux directeurs d’école et l’appui éducatif dans les écoles.  

Les tâches de ces contractuels ont été définies de la façon suivante 

Aide administrative

Accueil (permanence téléphonique dans l’école, accueil des parents d’élèves et des personnels communaux pendant les heures d’enseignement, prise de contact avec les familles des élèves absents).

Communication interne (aide à la gestion des courriers administratifs, saisie de documents non confidentiels, réception du courrier électronique, classement des documents, photocopies et diffusion des courriers administratifs aux enseignants).  

Aide éducative

Aide à la surveillance de la cour, sous la responsabilité et en présence des enseignants.

Accompagnement lors de sorties scolaires.

Aide aux enseignants dans les activités pédagogiques.

 

b – La mise en place de protocoles de simplification

De nombreuses tâches administratives, notamment la multiplication des enquêtes, viennent alourdir le travail des directeurs d’école et les détournent ainsi de leur mission première d’animation pédagogique et d’organisation de l’école.

Le premier objectif est d’alléger ces tâches, soit en les simplifiant, soit en les supprimant. Pour cela, un travail associant les directeurs d’école doit être effectué pour permettre une mise en œuvre effective à la rentrée scolaire 2014 :

Au niveau national : des groupes de travail seront mis en place pour examiner les pistes de simplification (envisager, par exemple, la suppression du registre matricule).  

Au niveau départemental : des groupes de travail, seront mis en place pour élaborer un protocole visant à organiser les différentes procédures administratives. Ce protocole veillera notamment à limiter le nombre des enquêtes demandées aux directeurs d’école sur les dispositifs existants et à venir.

 

c – Une recherche simplifiée des textes grâce à l’élaboration d’un guide juridique  

Les missions des directeurs ont fortement évolué au fil du temps en leur donnant des responsabilités dans tous les domaines. C’est pourquoi l’élaboration d’un guide juridique constituerait un outil particulièrement utile. 

Le « vademecum » issu du protocole de mesures pour les directeurs d’école du 10 mai 2006 s’avère aujourd’hui insuffisant, incomplet et, sur certains aspects, dépassé.

Pour répondre à la demande de clarification des responsabilités juridiques et pour intégrer les évolutions récentes, le « vademecum » mentionné cidessus sera actualisé et fortement enrichi.

En particulier, l’importance prise par la fonction de pilotage impose de fournir aux directeurs d’écoles des références sur les principes et finalités du service public d’éducation et sur la notion de responsabilité. En outre, les directeurs d’école ont besoin de références précises sur le droit des familles et les obligations en matière de sécurité.

Un guide juridique du directeur d’école sera donc élaboré, à l’image du guide juridique du chef d'établissement, en tenant compte du fait que le directeur d'école n’a pas le statut de chef d'établissement. Il faudra, bien sûr, ajouter les thématiques spécifiques au premier degré (par exemple : les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI), le droit d'accueil…) et supprimer les rubriques qui ne sont pas pertinentes pour l’école primaire (exemple : les organes de l’établissement, la gestion…).

Une personne référente sera identifiée par le directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) au sein du département afin d’apporter une assistance juridique de premier niveau aux directeurs d’école.

 

La formation

 

Réécrire la note de service n°97069 du 17 mars 1997 relative à la formation des directeurs d’école afin de tenir compte de l’évolution des missions en s’appuyant sur un référentielmétier mettant, en regard des champs de responsabilité du directeur d’école, les activités propres au directeur d’école, les connaissances spécifiques requises et les capacités/compétences à développer par la formation.

Compléter le dispositif mis en place par la note de service n°97069 du 17 mars 1997 par une formation facultative de préparation à l’inscription sur la liste d’aptitude. 

Réaffirmer et rendre exigible les 3+2 semaines de formation préalable à la prise de poste pour les directeurs d’école

Mettre en place un tutorat pour accompagner la première année de prise de poste.

Proposer à tous les directeurs d’école un dispositif de formation continue

 

Amélioration des conditions d’exercice  

Cette amélioration passe par l’attribution d’un temps spécifique pour exercer la mission de directeur, notamment dans les plus petites écoles qui ne bénéficient que de peu, voire pas du tout, de temps de décharge.

 

I. Redéfinition du volume et du périmètre de la décharge de rentrée scolaire

Une décharge dite de rentrée scolaire de 2 jours fractionnables est attribuée  aux directeurs d’école ne bénéficiant pas de décharge d’enseignement, c’estàdire assurant la direction d’écoles maternelles ou élémentaires de moins de quatre classes. Elle doit être utilisée dans les quinze jours qui suivent la date de rentrée des élèves.

Afin de tenir compte de la charge que représente la rentrée mais également la fin de l’année scolaire, il est décidé :

- de porter, en 2014, le volume de la décharge de 2 à 4 jours pour tous les directeurs d’écoles de 1 à 3 classes ;

- d’étendre la période en début d’année scolaire pendant laquelle cette décharge est mobilisable (jusqu’aux vacances de Toussaint) ;

- de permettre sa mobilisation, pour partie, en fin d’année scolaire (mai à juin).

 

II. Renforcement de la décharge sur le service des activités pédagogiques complémentaires (APC)

L’amélioration de ces décharges permettra de dégager aux directeurs d’école un temps supplémentaire pour l’exercice de leur fonction.

- les directeurs d'école de 1 et 2 classes bénéficieront d'un allègement de service de 6 heures ;

- les directeurs d'école de 3 et 4 classes bénéficieront d'un allègement de service de 18 heures ;

- les directeurs d'école de 5 classes et plus bénéficieront d'un allègement de service de 36 heures.

Les APC dont le directeur est déchargé seront assurées par les autres enseignants de l’école.

  

III. Revalorisation de la part complémentaire de l’indemnité de sujétions spéciales (ISS)

Pour les plus petites écoles, la mesure d’allégement des APC ne peut être totale, le nombre d’enseignants restants pour effectuer ces APC étant trop faible.

C’est pourquoi, pour compenser cette impossibilité de dégager toutes les APC, une revalorisation de la part complémentaire de l’indemnité de sujétions spéciales est décidée pour les directeurs d’écoles de 1 à 3 classes (passage de 300 à 500€) et les directeurs d’écoles de 4 classes (passage de 300 à 700€). Par ailleurs, la part complémentaire de l’ISS des directeurs d’écoles de 5 à 9 classes est revalorisée de 600 à 700€.

Ainsi, les écarts entre les trois taux de la part complémentaire de l’ISS sont réduits (passage de 300, 600 et 900 à 500, 700 et 900€).

 

IV. Les perspectives 2015 et 2016 d’amélioration du régime des décharges

Pour prendre en compte la charge de travail des directeurs d’école et leur libérer du temps pour réaliser leurs missions de direction, plusieurs mesures, réparties dans le cadre d’un plan pluriannuel 2015 et 2016, sont retenues :  

- En 2015 :

Le volume de la décharge dite de rentrée scolaire est augmenté de 4 à 10 journées fractionnables, soit une journée par mois, pour les directeurs des écoles maternelles et élémentaires de 3 classes.

Un tiers de décharge d’enseignement sera accordé aux directeurs des écoles élémentaires de 9 classes, contre un quart de décharge actuellement.  

- En 2016 :

Le volume de la décharge dite de rentrée scolaire est augmenté de 4 à 10 journées fractionnables, soit une journée par mois, pour les directeurs des écoles maternelles et élémentaires de 2 classes.

Un tiers de décharge d’enseignement sera accordé aux directeurs des écoles maternelles et élémentaires de 8 classes, contre un quart de décharge actuellement. 

 

Amélioration des perspectives de carrière

I. Accès à la hors classe

Afin que la mission de directeur d’école soit partout également reconnue, le barème supplémentaire de 1 point sera effectivement appliqué dans tous les départements. 

 

II. Accès au grade à accès fonctionnel (GRAF)

Dans le cadre de la création du GRAF dans le corps des professeurs des écoles, les fonctions de directeur d’école figureront parmi celles permettant l’accès à ce nouveau grade.

Les modalités d’accès à ce nouveau grade seront précisées dans le cadre d’un groupe de travail commun aux premier et second degrés.

 

 

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 21:50

interrogation-1

 

Bientôt deux ans que le gouvernement est en place et toujours rien de concret dans le fonctionnement de la direction d’école. Pourtant dès sa nomination à la tête du ministère, Vincent Peillon annonçait l’ouverture de discussions pour le dernier trimestre 2012, puis le premier trimestre 2013. Il fallut attendre décembre 2013 pour obtenir connaissance des mesures retenues par le gouvernement.

Pourquoi ce temps perdu ? Il existe tellement de rapports, d’enquêtes et de synthèses sur le sujet que la matière était là pour ouvrir les discussions au plus vite.

Comment comprendre que certaines de ces mesures demandent encore d’être étudiées et ne soient pas entrées en vigueur dès la rentrée dernière alors que leur contenu est connu de tous et qu’elles n’entraînent aucune dépense supplémentaire ? 
 

L’allègement des tâches : Il est vrai que le « protocole de simplification » (notamment pour les enquêtes) n’est pas chose aisée à définir. Voilà 25 ans que les différents gouvernements évoquent un « choc de simplification ». En vain. A tel point qu’il vient d’être rappelé par le président de la République. 

La création d’un référentiel métier. Est-il donc si compliqué de créer un « référentiel métier » qui déclinera les activités propres au directeur, les connaissances spécifiques et les capacités et compétences à développer par la formation ? Ce travail a été acté par tous les acteurs qui ont travaillé sur le dossier : inspecteurs généraux, parlementaires, syndicats, GDiD…
 

L’élaboration d’un guide juridique qui ne sera rien moins, comme le dit le SE-Unsa, que le vademecum actuel actualisé et fortement enrichi
 

L’identification d’une personne ressource par le DASEN pour apporter une assistance juridique de 1er niveau.

 

Il en va tout autrement pour des mesures plus conséquentes et l’on peut comprendre que le ministre joue la montre pour mettre en œuvre celles qui nécessitent une enveloppe budgétaire qu’il n’a pas. On le voit d’autant mieux si l’on se réfère à la dernière « sortie fracassante » de Vincent Peillon.

Selon des articles de presse, le ministre de l’Education aurait eu l’idée lumineuse de proposer le gel de l’avancement des fonctionnaires. En clair, aucun changement d'échelon en 2015 synonyme de 1,2 milliards d'euros d'économie. Ce serait un des moyens de répondre à la commande présidentielle d’économiser 50 milliards d’euros sur le budget 2014.
Cette annonce a depuis été démentie par l’intéressé.
Mais, lors d'un déjeuner avec quelques journalistes, il avait bien fait part de ce projet.

« Pour trouver 50 milliards, on va pas pouvoir se contenter d'économies de gomme et crayon » déclare Vincent Peillon qui annonce que, samedi, au Conseil stratégique de la dépense publique, il proposera de geler les avancements de carrière des fonctionnaires.

Face à la surprise des journalistes, le ministre explique alors que « c'est une question de courage politique » et se dit « prêt à assumer ». La question est explosive puisque le point d'indice, qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires, est gelé depuis 2010. Des calculs ont d'ailleurs été réalisés par les services financiers de son ministère, ce que confirme le directeur de cabinet. L'économie est estimée entre 600 et 800 millions d'euros, par an, pour l'Education nationale.

Jeudi midi, le ministère de l'Education nationale a réaffirmé le démenti de Vincent Peillon. Le journaliste Olivier de Lagarde confirme cette conversation d'une vingtaine de minutes en off.

Evidemment, mettre sur la table le gel de l'avancement, des promotions automatiques des fonctionnaires, c'est quasiment un casus belli avec les syndicats. Reste que, comme le rappelait Vincent Peillon mercredi midi à ce déjeuner, le gouvernement veut faire 50 milliards d'économies d'ici la fin du quinquennat. Le ministère du Budget a d'ailleurs commencé à recevoir les différents ministres, pour qu'il fasse des propositions. Vincent Peillon a d'ailleurs été reçu mercredi par Bernard Cazeneuve pour parler des économies à venir.

 

Après Vincent Peillon, Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, a reconnu mercredi que le sujet était « sur la table », avant de faire lui aussi machine arrière.

« Je sais que c'est sur la table. Je sais que Bernard Cazeneuve aujourd'hui envisage ces mesures, pour ensuite nous faire la proposition, au Premier ministre, au président de la République et à la majorité », a lâché le député de Seine-Saint-Denis lors de Questions d'infos (LCP/Le Monde/France Info/AFP).

Depuis, le premier ministre a écrit aux syndicats pour leur confirmer qu’aucune mesure de gel de l’avancement des fonctionnaires ne serait prise par son gouvernement.


Souhaitons que ce recul ne soit en rien lié à l’approche des élections municipales… Il conviendra d’être d’autant plus vigilant que les gouvernements européens seraient en train de préparer un troisième plan d’aide à la Grèce de 10 à 20 milliards d’euros pour… après les élections européennes.

 

Etait-ce bien le rôle du ministre de l’Education nationale de prendre une telle position de réduction du pouvoir d’achat lorsqu’on sait que les enseignants français sont parmi les plus mal payés des pays de l’OCDE et que le point d’indice est gelé depuis 2010 ?

Fallait-il que Vincent Peillon se fasse entendre de nouveau après l’énorme gâchis de la réforme des rythmes scolaires qui n’est soutenue que par la FCPE et 29% des familles ?

 

Les directeurs d’école rejoindront-ils les 62% de Français qui, selon un sondage BVA, pensent que Vincent Peillon est un "mauvais ministre de l'Education nationale" ?

 

Une chose est certaine : Vincent Peillon n’accordera pas de statut aux directeurs d’école. Il l’avait annoncé, il tient parole sur ce point. Quelques mesures ont bien été actées mais elles ne suffisent pas à assurer la reconnaissance institutionnelle des directeurs. Les avancées enregistrées sont très nettement en-deçà des espérances des personnels comme le soulignent tous les syndicats enseignants.


Certes, la création d’un GRAF (grade d’accès fonctionnel) est une mesure intéressante mais ne pourra y accéder qu’une faible minorité des directeurs.

Peut-on espérer un élargissement des conditions d’accès à ce GRAF ?

Peut-on espérer de meilleures conditions de travail par une véritable amélioration des décharges ?

Peut-on espérer une substantielle reconnaissance indemnitaire en l’absence d’une reconnaissance statutaire ?

Peut-on espérer que le fonctionnement de l’école s’en trouvera facilité et laissera augurer de meilleurs résultats grâce à la refondation de l’école ?

A toutes ces questions, il est évident que la réponse est « NON ». Et l’on ne voit pas de volonté politique forte pour la faire évoluer avant longtemps. Toutes les avancées, aussi intéressantes soient-elles, ne constituent qu’un catalogue de mesures et non une réforme permettant de transformer l’école. Aucune d’entre elles n’est susceptible de regonfler le moral des directeurs d’école. Leur travail ne s’en trouvera pas allégé. Leur fonction ne sera pas reconnue comme un métier à part entière.

« Le changement, c’est maintenant ! », nous avait-on promis. Il tarde vraiment à venir…

 

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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 17:41

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Il est de tradition, à Noël, d’offrir des cadeaux… Cette année, heureux hasard, les négociations sur le métier d’enseignant ont pris fin à la mi-décembre. Le ministre de l’éducation nationale a acté définitivement le 12 décembre des mesures pour les directeurs, les conseillers pédagogiques (CP), les Rased et les professeurs des écoles de l’enseignement prioritaire. (cf article précédent)


Pour améliorer leurs conditions d’exercice, le père Noël Vincent Peillon a sorti de sa hotte une série de mesures pour les directeurs d’école.
"Tout un travail de simplification administrative" et " du temps pour ceux qui en ont le plus besoin, les petites et moyennes écoles dans le cadre d’une programmation annuelle, en 2014, 2015 et 2016" Cadeau supplémentaire : « un allégement des APC » (activités pédagogiques complémentaires).


Dès la rentrée 2014 : 4 jours fractionnables de décharge (au lieu de 2 actuellement) pour les directeurs à 1, 2 et 3 classes.

À la rentrée 2015 : 1/3 de décharge (au lieu d’1/4 actuellement) pour les directeurs à 9 classes et 10 jours de décharge (soit une journée par mois) aux directeurs de 3 classes (contre 2 actuellement).

À la rentrée 2016 : 1/3 de décharge (au lieu d’1/4 actuellement) pour les directeurs à 8 classes et 10 jours de décharge (soit une journée par mois) aux directeurs de 2 classes (contre 2 actuellement).

 

Généreux, le père Noël a assorti ces mesures d’amélioration des conditions d’exercice d’une revalorisation de l’ISS des directeurs d’écoles de 1 à 9 classes :

Pour les écoles de 1 à 3 classes elle passera de 300 à 500 €. Pour celles de 4 classes de 300 à 700 €. Enfin de 5 à 9 classes la prime passe de 600 à 700 €. Le père Noël ayant épuisé son budget, l’ISS restera inchangée pour les écoles de 10 classes et plus… Cette mesure concernant la revalorisation de l’ISS est estimée à 8 millions d’euros.

Le père Noël pouvait-il faire davantage pour les directeurs d’école ? Difficile car il devait aussi penser à d’autres catégories de personnels qu’il lui fallait aussi récompenser… Et là, effectivement, dans sa grande bonté, il s’est montré beaucoup plus généreux pour de très hauts fonctionnaires pourtant déjà bien rémunérés, sans comparaison possible avec les pauvres directeurs d’école.

 

Ainsi, apprend-on, que les inspecteurs généraux de l’Education nationale (IGEN) ont désormais droit à une prime annuelle de "fonctions et de résultats", selon un arrêté publié au Journal officiel du 26 décembre. Cette prime, qui varie selon le type de fonction occupée, récompense notamment "leur manière de servir", et leur performance, une petite révolution dans l'Education nationale. 

Pour le doyen de l'inspection générale et le chef de service de l'inspection de l'administration, le montant de référence de la prime atteint 4 500 euros en fonctions et 6 700 euros en résultats. Pour les inspecteurs généraux de première classe, ce montant atteint 4000 euros (fonctions) et 5 200 euros (résultats). Les inspecteurs de seconde classe perçoivent jusqu'à 3800 euros en prime de fonctions et de résultats.

A ces montants de références s'ajoute un coefficient qui détermine la part touchée par le fonctionnaire. Les plafonds de rémunération sont respectivement de 67 200 euros pour le doyen et le chef de service, 55 200 euros pour les inspecteurs de première classe et 45 600 euros pour un inspecteur de seconde classe. 

Ce régime de rémunération à la performance, a été instauré dès 2009 dans l'administration de l'Education nationale. Il a été progressivement étendu aux proviseurs et principaux, aux agents administratifs, aux recteurs, puis aujourd'hui, à l'Inspection générale qui regroupe les fonctionnaires les mieux rémunérés de l'Education nationale. C'est eux qui ont en charge l'élaboration des programmes disciplinaires, ainsi que le suivi et l'évaluation des réformes. 

En 2009, l’Inspection Générale de l'Education Nationale comptait, à elle seule, 157 inspecteurs. Cette prime de Noël concerne également les hauts fonctionnaires de tous les autres ministères. Même si elle est variable d’un ministère à l’autre, elle atteint toujours plusieurs milliers d’euros pour des centaines d'entre eux…


Et ce n’est pas tout. Il restait aussi à récompenser les membres des cabinets ministériels. C’est ainsi que le père Noël leur a consacré une somme de 20,5 millions d’euros !

Depuis 2001, année de leur instauration par Lionel Jospin (en lieu et place des “fonds spéciaux” en liquide), ces primes, qui étaient alors de 11,6 millions d’euros, ont presque… doublé !

Plus richement doté : le cabinet du Premier Ministre(5,85 millions d’euros), dont chacun des 456 membres a touché, en moyenne, une prime de 12 829 euros. Moins que l’équipe de Marisol Touraine (Santé) : 13 725 € par personne. Les 67 collaborateurs de Pierre Moscovici (Économie) se sont, eux, partagé 730 304 €, les 57 de Arnaud Montebourg (Redressement productif) 679 058 €, ceux de Cécile Duflot (Logement) 580 950 €… Les membres du cabinet de Stéphane Le Foll (Agriculture) n’ont touché “que” 4 939 € chacun. Plus de quatre fois le smic net cependant…

 

Ainsi, en ces périodes de « contraintes budgétaires », l’enveloppe de 8 millions accordée à la revalorisation de l’ISS des directeurs d’école est le maximum de ce que pouvait faire pour eux le père Noël… Sachant également, que la prime accordée aux heureux bénéficiaires récompense notamment « leur manière de servir », et leur performance… Les directeurs d’école ne l’ont manifestement pas méritée…

 

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